La TMS c'est quoi

Introduction

Stimulation Magnétique Transcrânienne (TMS)

Introduite en 1985, la Stimulation Magnétique Transcrânienne (TMS) est une technique non-invasive et indolore qui, au moyen d’un champ électro-magnétique pulsé, stimule focalement des zones spécifiques du cerveau dans le but d’en moduler leurs fonctions.

La TMS est utilisée de plus en plus à des fins thérapeutiques du fait qu’elle module l’activité des réseaux neuronaux impliqués dans l'étiologie de troubles neuropsychiatriques et neurologiques. Par exemple, plusieurs études ont montré que la physiopathologie de la dépression est liée en partie à une hypo-activité au niveau du cortex préfrontal gauche et que la “normalisation” du fonctionnement et de l'activité de cette zone avec la TMS améliore les symptômes dépressifs.

La TMS consiste en de très brèves impulsions électriques déchargées au sein d’une bobine de stimulation placée tangentiellement sur la tête, au contact du cuir chevelu. Les impulsions électriques génèrent ensuite un champ magnétique qui, à son tour, ré-induit un courant électrique dans les cellules nerveuses de la surface du cerveau.

Lorsque les impulsions sont délivrées de manière répétée pendant une durée de temps définie, la TMS est appelée rTMS ou stimulation magnétique transcrânienne répétée. Appliquée à une fréquence inférieure ou égale à 1 Hz, c’est-à-dire une stimulation par seconde, la rTMS a généralement un effet inhibiteur sur la zone stimulée, alors qu’à une fréquence supérieure ou égale à 5 Hz, elle a généralement un effet activateur sur la zone stimulée.

Depuis une vingtaine d’années, la sûreté et l'efficacité de la rTMS à haute et à basse fréquences ont été démontrées dans le traitement de la dépression et d'autres troubles neuropsychiatriques et neurologiques comme les hallucinations auditives chez des personnes souffrant de schizophrénie, plus récemment, l'état de stress post-traumatique, la dépendance aux substances, la dépersonnalisation et les acouphènes. A ce jour, plusieurs milliers de patients ont effectué des traitements par rTMS.

Pour quels troubles la TMS est-elle efficace?

En octobre 2008, la Food and Drug Administration (FDA) aux Etats-Unis a approuvé la rTMS pour le traitement de la dépression majeure résistante et depuis 2020 pour le trouble obsessionnel-compulsif (TOC).

La rTMS a également été approuvée dans de nombreux pays comme le Canada, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Finlande comme traitement de la dépression chez les patients qui n'ont pas répondu à la pharmacothérapie et / ou à la psychothérapie.

La rTMS s’est avérée efficace dans le traitement de patients souffrant de dépression majeure, de trouble bipolaire en phase dépressive, de schizophrénie avec hallucinations auditives, d'état de stress post-traumatique, de trouble obsessionnel-compulsif, de dépendance aux substances psychoactives (addiction) (particulièrement dépendances à la cocaïne), de dépersonnalisation, trouble obsessionnel compulsif et des acouphènes.

De nombreuses études récentes ont plus particulièrement montré une efficacité thérapeutique de la rTMS dans le traitement de la dépression résistante, c’est-à-dire, la dépression qui ne répond pas aux approches thérapeutiques conventionnelles (médicaments, psychothérapies). Il peut aussi être un traitement alternatif pour les personnes qui ne peuvent pas tolérer les effets secondaires des médicaments antidépresseurs.

Dans le cas de la dépression résistante, la majorité de ces études a montré un taux de réponse d'au moins 50 % après un minimum de 21 jours de traitement. Dans notre cabinet, les taux de réponse et de rémission à ce jour ont été de 60% et de 45,5% respectivement chez des patients déprimés unipolaire et bipolaire traités pendant quatre à huit semaines. (cf. Publications).

En effet, Carpenter et collègues (Carpenter et al., 2012, cf. References ) qui ont traité 307 patients avec la rTMS a haute fréquence, ont montré une amélioration significative de la sévérité de la dépression en fin de traitement (six semaines), avec un taux de réponse de 58% et de rémission de 37,1%.

En outre, dans une étude de rétrospective naturalistique, 30 séances de rTMS à haute fréquence ont été administrées à 85 patients déprimés sous traitements médicaments antidépresseurs (Connolly et al., 2012, cf. Références). Le taux de réponse et de rémission était de 50,6% et 24,7% a six semaines, respectivement.

Ces taux de réponse et de rémission démontrés dans ces deux études naturalistiques étaient comparables aux résultats d'efficacité observés dans deux études multicentriques contrôlées (O'Reardon et al., 2007; George et al. 2010, cf. Références). Depuis 2002, la rTMS est approuvée au Canada et en Israël comme traitement de la dépression chez des patients qui n’ont pas répondu à la pharmacothérapie et/ou à la psychothérapie et qui pourraient normalement être candidats à la sismothérapie (ECT).

Quels sont les avantages de la TMS?

L’avantage principal de la rTMS est l’absence d’effets secondaires notables (pas de prise de poids, complications cardio-vasculaires, perturbations de l’activité sexuelle, nausées, troubles de la mémoire…) occasionnés par d’autres thérapies.

  • Procédure indolore et non invasive.
  • Ne requiert aucune anesthésie.
  • Présente peu d'effets adverses ou indésirables
  • Permet une apparition rapide des effets thérapeutiques (généralement en l’espace de deux à trois semaines).
  • Peut s’effectuer dans un cadre ambulatoire et le/la patient(e) peut reprendre leurs activités quotidiennes directement après le traitement.

Quelles sont les contre-indications À la TMS?

La rTMS n’est pas indiquée dans votre cas si vous présentez une ou plusieurs des contre-indications ou des critères d’exclusion suivants: 

  • Présence de matériel prothétique ou de corps étrangers ferro-magnétiques dans la tête.
  • Présence d’implants cochléaires ou de matériel prothétique oculaire.
  • Appareils électroniques implantés dans le cœur ("pacemakers").
  • Antécédents d’interventions neurochirurgicales.
  • Maladies neurologiques susceptibles d’affecter les structures du cerveau ainsi que les capacités cognitives (par ex., tumeurs intracrâniennes, antécédents d’accidents vasculo-cérébraux, traumatismes crânio-cérébraux).
  • Antécédents personnels et/ou familiaux de crises convulsives ou d’épilepsie.
  • Maladies cardio-vasculaires graves.
  • Sous traitement de clozapine, bupropion, méthadone et/ou théophyline (liste non exhaustive).
  • Sous mesure tutélaire et/ou incapacité de discernement.

Pour plus d’informations, contactez notre équipe dès aujourd’hui